5- Le classement 2021 des espoirs de Scott Wheeler: le CH 6e
Feb 6, 2021 11:31:38 GMT -4
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Post by Président LPHS on Feb 6, 2021 11:31:38 GMT -4
Bienvenue dans le classement 2021 des espoirs de chaque organisation de la LNH de Scott Wheeler. Vous pouvez consulter tous les autres classements ainsi que la méthodologie utilisée ici (en anglais), tandis que nous faisons quotidiennement le décompte du 31e au 1er rang. La série, qui comprend des évaluations et des commentaires d’entraîneurs et de membres du personnel des équipes sur plus de 500 espoirs, est publiée du 11 janvier au 9 février.
Le Canadien a assemblé l’un des meilleurs bassins d’espoirs de la LNH sans procéder à une réelle reconstruction, contrairement à quatre des cinq équipes mieux positionnées que lui dans ce classement.
Cela signifie deux choses. Premièrement : l’équipe mise sur de bons dépisteurs et elle évalue bien le talent. Deuxièmement : en plus d’avoir conservé ses choix au repêchage, l’organisation en a acquis davantage. Au cours des 21 dernières rondes de repêchage, le Tricolore a choisi 29 joueurs. En d’autres termes, il a sélectionné en trois ans le nombre de joueurs normalement sélectionnés en quatre repêchages. Parmi eux, six choix de deuxième tour, quatre choix de troisième tour, cinq choix de quatrième tour et six choix de cinquième tour. Alors, même si selon moi certaines équipes ont su mieux rentabiliser leurs choix au cours de cette même période, le Canadien peut se permettre quelques ratés considérant les tours au bâton qu’il a accumulés.
En ajoutant à cela le coup de circuit qu’il a frappé au 15e rang en 2019 avec la sélection de Cole Caufield, le Canadien a amassé les deux choses qu’on doit retrouver dans un groupe aussi bien classé: un espoir de premier plan et une profondeur chez les espoirs prometteurs de catégorie B qui dépasse aisément la douzaine.
Rang dans le classement des espoirs 2020 : No 2 (variation : -4)
1. Cole Caufield, ailier droit, 20 ans (Université du Wisconsin)
Un an après avoir mené son équipe au chapitre des points en tant que recrue (en 36 parties, il avait amassé huit points de plus que son plus proche coéquipier), Caufield s’était déjà bâti une avance de six points en tête des pointeurs de son club après 18 matchs à sa deuxième saison. Au moment d’écrire cet article, le joueur de deuxième année était en tête des compteurs de la NCAA avec 14 buts et 28 points en 18 matchs, faisant de lui l’un des favoris pour le trophée Hobey Baker. Le jeu de Caufield en transition avec la rondelle a progressé. Il a toujours eu la vitesse et le synchronisme nécessaires pour être une option menaçante pour lancer lors de la contre-attaque, mais maintenant il transporte davantage la rondelle. Cela devrait lui permettre de se créer plus d’occasions de marquer pour lui-même et qu’il dépende moins de ses coéquipiers au niveau supérieur. Aussi, il cherche à passer davantage, et cela ouvre toutes sortes de possibilités pour lui. Ajoutez à cela qu’il a amélioré son jeu en repli défensif depuis la mi-saison l’an dernier et qu’il se montre aussi plus disposé à descendre profondément dans sa zone. Bref, pas mal tout ce qu’il devait améliorer semble aller dans la bonne direction. Sa vision périphérique s’est améliorée quelque peu et sa façon de jouer a changé.
Nous connaissons la polyvalence de Caufield, le tireur. Sa capacité à trouver les ouvertures même quand il n’y a pas d’angle. Sa capacité à changer l’angle de ses lancers en ramenant la rondelle près de ses pieds pour surprendre gardiens et défenseurs. Son lancer sur réception, qui n’est pas son arme de prédilection, mais qui est là néanmoins. Sa capacité à balayer la rondelle sur réception. Le fait qu’il profite de son jeu de pieds, de son maniement de rondelle et de sa taille pour naviguer dans la circulation et obtenir des occasions de marquer.
Il va devoir miser davantage sur son orientation spatiale pour trouver les espaces libres et s’offrir en cible dans la LNH, lorsque certains de ses attributs n’auront plus le même impact. Mais vous pouvez compter sur les doigts d’une seule main le nombre d’espoirs à l’extérieur de la LNH qui ont le potentiel pour marquer 40 buts, et Caufield est l’un de ceux-là.
2. Alexander Romanov, défenseur gaucher, 21 ans (Canadien de Montréal)
C’est la dernière fois que Romanov se retrouve sur cette liste, ça c’est certain. Au même moment l’an prochain, il sera au milieu de sa deuxième saison et sera passé d’espoir à joueur de la LNH. Les lecteurs de longue date savent que je suis un peu moins enthousiaste à propos de Romanov que la plupart des analystes, et que je le vois davantage comme un défenseur de deuxième duo et de deuxième unité spéciale que comme un joueur de première paire et de première vague. Je n’ai jamais pu l’inclure dans la course au titre de « meilleur espoir chez les défenseurs », là où plusieurs experts le voient. Je le considère plutôt comme un très bon espoir qui n’a pas le dynamisme d’un Bowen Byram, par exemple.
Le meilleur atout de Romanov, ce sont ses pieds, qui lui ont permis de faire le saut directement dans la LNH et de passer en moyenne plus de 18 minutes par rencontre sur la patinoire jusqu’à maintenant (il est quatrième chez les recrues pour le temps de jeu moyen). Son style fluide repose sur une mobilité dans toutes les directions et il a ajouté du muscle à sa charpente de 5’11 sans pour autant perdre de son agilité. Romanov a toujours su défendre à un haut niveau, car il saisit rapidement où il se trouve par rapport à la rondelle et il s’ajuste afin de forcer l’adversaire à rester en périphérie, ou alors il limite ses options en utilisant bien son bâton. En possession de rondelle, même s’il a paru dominant contre ses pairs à l’international, je voudrais qu’il attaque davantage à l’aide de son jeu de pieds et qu’il soit plus agressif offensivement (il a déjà dit qu’il n’avait pas la permission de le faire avec le CSKA, mais les outils sont là, même s’il ne sera pas une menace à un contre un). Romanov a toujours joué comme s’il n’avait pas beaucoup de latitude et présenté un style extrêmement efficace, faisant des passes au-devant de ses coéquipiers, en misant sur ses pivots pour recevoir des passes, puis en se retournant pour regarder la patinoire et faire ses sorties de zone.
En offensive, il sera toujours meilleur passeur que tireur, mais il a peut-être plus à offrir que ce qu’il a montré jusqu’à maintenant. Nous avons d’ailleurs pu voir quelques flashes à ses débuts dans la LNH, ce qui promet pour ses chances de devenir le genre de défenseur #2 sur lequel j’avais des doutes.
3. Jan Mysak, centre, 18 ans (HC Litvinov/Rocket de Laval/Bulldogs de Hamilton)
Cette année, Mysak s’est fait remarquer malgré une production ordinaire : il a amassé trois points en cinq matchs au Championnat mondial junior, en plus de quelques points en matchs préparatoires (dont un joli but depuis l’arrière du filet). Il n’a également récolté qu’un point en 11 parties avec son équipe dans la meilleure ligue professionnelle en République Tchèque, et un autre point en deux matchs avec l’équipe nationale tchèque à la Coupe Karjala. On en arrive à un total de neuf points en 22 matchs dans trois niveaux de championnats, au sein de trois équipes et lors de trois événements différents. Ses matchs au niveau professionnel ressortent du lot, car lors des deux saisons précédentes, Mysak y avait obtenu des résultats exceptionnels ajustés en fonction de l’âge. Il a été un peu malchanceux cette année, lui qui n’a pas marqué malgré 22 lancers, et il a joué un rôle de soutien.
Aussi, il est facile d’oublier qu’il est né tard en juin et qu’il disputera toute la saison en tant que joueur de 18 ans, de sorte qu’il pourrait être de nouveau le capitaine des Tchèques au Mondial junior. Je demeure optimiste quant aux aptitudes offensives de Mysak. Il joue comme un choix de premier tour, et son dynamisme à 1-contre-1 lui permet de foncer au filet à toute vitesse, d’exécuter une jolie feinte ou de décocher un lourd lancer du poignet. Il attaque par vagues, pratique un style de jeu nord-sud (il devra jouer est-ouest avec plus de constance pour devenir le marqueur de deuxième trio que je vois en lui), ses départs sont rapides (sa foulée lui permet d’atteindre une vitesse de pointe impressionnante) et il se sert très bien de l’espace dont il dispose quand il n’a pas rondelle. De plus, il est tout aussi dangereux en relance qu’en zone offensive. Et à toutes ces aptitudes s’ajoute un haut niveau d’engagement dans son jeu sans la rondelle ainsi qu’en désavantage numérique, particulièrement au plan offensif. Avec de la patience et un bon développement, le retour sur investissement pourrait être exceptionnel.
4. Kaiden Guhle, défenseur gaucher, 18 ans (Raiders de Prince Albert /Rocket de Laval)
Guhle possède déjà la force d’un joueur de la LNH. Ça se voit dans sa façon d’éloigner ses adversaires de la rondelle, dans son coup de patin et dans son lancer frappé. Selon Barry Butt, son préparateur physique, c’est un athlète phénoménal. Ses aptitudes, en particulier sa foulée fluide de type nord-sud (étonnante pour un défenseur costaud de 6’3 qui va assurément continuer à s’alourdir), devraient le mener à la LNH. Il brise quantité de jeux en défensive, repousse les porteurs du disque vers les bandes, où il peut les écraser, ou protège la ligne bleue en jouant le corps à corps (ou en forçant l’adversaire à rejeter la rondelle au fond de la zone). Sa touche et sa confiance en possession de rondelle seront déterminantes pour savoir à quel point il sera bon dans la LNH. Parfois, ses mains semblent rigides et sa posture paraît figée, et il lui arrive de précipiter ses jeux et de commettre des revirements coûteux. S’il peut apprendre à rester calme sous pression, il pourrait devenir un défenseur de deuxième paire.
Voici ce qu’André Tourigny, entraîneur d’Équipe Canada, avait à dire à propos de Guhle : « J’aime sa façon de penser et l’attention qu’il accorde aux détails. Il est imposant, il est robuste, il a un excellent coup de patin et il défend très bien. C’est facile de le diriger. Il est attentif, peu importe ce que tu lui demandes. Il veut s’améliorer et faire les bonnes choses. »
5. Jordan Harris, défenseur gaucher, 20 ans (Université Northeastern)
Harris comprend, tout simplement. Il a tous les outils nécessaires à un défenseur de 5’11 pour réussir et il comprend le jeu et sait ce qu’il doit faire pour être à son meilleur. Grâce à son coup de patin fluide, d’avant comme de reculons, il peut défendre contre des joueurs très talentueux, participer à la relance en attaque et être efficace en transition. Son jeu de pieds lui permet d’échapper à la pression en défensive pour orchestrer des sorties de territoire ou pour longer la ligne bleue en zone offensive. Il fait quantité de jeux dans les petits espaces pour rejoindre ses coéquipiers avec de courtes passes dans la circulation. Et il a récemment commencé à jouer avec plus de confiance en offensive. Harris cherche à s’affirmer avec la rondelle et à attaquer davantage cette année qu’au cours de ses deux premières saisons à l’université. Il est l’un de ces joueurs à qui l’on ne peut pas reprocher grand-chose. C’est facile d’oublier qu’il a seulement 20 ans, car il est déjà au milieu de sa saison junior et il n’y pas beaucoup d’aspects à travailler dans son jeu. Je ne serais pas surpris qu’il soit le prochain capitaine de Northeastern, après le départ de Zach Solow.
6. Cayden Primeau, gardien, 21 ans (Rocket de Laval)
Après une carrière universitaire impressionnante, Primeau a connu une bonne première saison chez les pros, et il commençait à véritablement trouver son rythme, la saison dernière, quand le calendrier saison a été interrompu, lui qui avait arrêté 197 des 210 lancers qu’il avait affrontés au cours de ses huit plus récents départs (efficacité de .938). Primeau est un gardien puissant qui possède de bonnes qualités athlétiques, qui protège bien ses angles quand il affronte les tireurs et qui a une capacité naturelle à retrouver sa position pour faire les arrêts difficiles, pour bloquer des retours ou suivre grâce à son jeu de pieds les joueurs qui lui servent des feintes. Il est parfois trop agressif, et il vaudrait mieux qu’il joue un peu plus profondément devant son filet pour éviter de se retrouver hors-position lorsqu’il pousse pour suivre un changement de direction. À l’occasion, il laisse passer un tir peu dangereux. Mais ce n’est rien de très inquiétant considérant son âge, son parcours, son gabarit et son talent. On lui a déjà reproché d’être un peu trop décontracté devant le filet, mais il s’est amélioré et a démontré qu’il pouvait tenir son bout dans la circulation lourde et batailler pour les rondelles libres.
7. Mattias Norlinder, défenseur gaucher, 20 ans (Frölunda HC)
Après une excellente saison ajustée en fonction de l’âge dans l’Allsvenskan, en deuxième division suédoise, Norlinder s’est joint à la grande organisation de Frölunda dans la SHL, où il a été utilisé en moyenne un peu plus de 16 minutes par match. Même s’il n’a pas vraiment les statistiques pour le démontrer, Norlinder n’a pas changé son approche. Il joue sans peur et avec confiance. Il arrive qu’on confonde confiance et affolement lorsqu’on évalue des joueurs. Certains ne prennent pas leurs décisions assez vite et sont forcés à conserver la rondelle parce qu’ils n’ont pas su identifier leurs options à temps. Ceux qui sont confiants (et c’est ce qui est difficile à cerner) voient toutes les possibilités qui s’offrent à eux, mais tentent tout de même constamment de faire les jeux plus difficiles. Norlinder est de ceux-là. La plupart du temps, il va faire le bon choix, qu’il s’agisse d’une poussée bien synchronisée ou d’une petite passe rapide en sortie de zone. Mais il choisira parfois aussi de ralentir le jeu, de conserver la rondelle ou d’amorcer lui-même une attaque. Et dans ces cas-là, il est assez talentueux pour atteindre ses coéquipiers, feinter ou couper vers le centre de la patinoire.
S’il croit qu’il peut se créer un meilleur angle de tir plutôt que d’y aller d’un lancer de loin à travers la circulation, il va tenter sa chance. S’il croit qu’il peut partir de la ligne bleue et monter au filet sans se faire remarquer, il va le faire. Les cartes de localisation des lancers de la plupart des défenseurs montrent que la majorité de leurs tirs proviennent de la ligne bleue. Celle de Norlinder signale beaucoup plus d’activité dans les zones dangereuses. Bien souvent, il a pris la décision d’attaquer avant que la rondelle n’arrive sur son bâton, car il a cerné l’espace libre qu’il va cibler. Pas d’hésitation ni de panique. Et il a les habiletés requises pour pratiquer ce style de jeu, entre autres grâce à ses mains et à son coup de patin, qui sont chez lui deux attributs de haut niveau.
Faire une projection de la carrière de Norlinder n’est pas simple, car son style ne plaira pas à tous, mais il suit une trajectoire fascinante et il sera, à tout le moins, un joueur extrêmement intéressant.
8. Sean Farrell, ailier gauche, 19 ans (Steel de Chicago)
On pourrait plaider que Farrell, qui était 42e dans mon classement du dernier repêchage, mais qui a finalement été choisi au 124e échelon, pourrait se retrouver un peu plus haut sur cette liste. Étant donné que Harvard a annulé sa saison à cause de la pandémie, Farrell est retourné dans la USHL pour disputer une deuxième saison avec le Steel. Il domine les marqueurs de la ligue grâce à une moyenne ahurissante de deux points par match. Quelques dépisteurs ont avancé l’an dernier qu’il avait peut-être profité, en tant que fabricant de jeu, de la présence au sein d’une formidable équipe d’un grand nombre de purs francs-tireurs. L’équipe de cette année est aussi très talentueuse et compte sur quelques-uns des meilleurs marqueurs de la ligue, mais Farrell crée par lui-même beaucoup de chances en attaque (il était davantage un meneur qu’un passager l’an dernier aussi, mais bon…). Il fait preuve de beaucoup de flair en zone offensive, il cherche à créer plus de chances pour lui-même et il semble un peu plus fort en protection de rondelle, ce qui est crucial pour un joueur de 5’9. Sa façon de se déplacer et de contrôler le disque dans la moitié offensive de la patinoire grâce à ses mains et son coup de patin donne de la valeur à son jeu. Je m’attends à ce qu’il ait un impact immédiat au niveau universitaire la saison prochaine.
9. Jayden Struble, défenseur gaucher, 19 ans (Université Northeastern)
Comme pour Farrell, n’allez pas penser que le classement de Struble sur cette liste est définitif (vous trouverez une section explicative à la fin de cet article sur les catégories, mais il est dans le même groupe que Harris et Norlinder). Son talent brut et ses attributs physiques sautent aux yeux. Il est robuste, il a un puissant coup de patin qui lui permet de faire ses jeux avec beaucoup de vitesse, et il est doté de mains rapides qui lui permettent une bonne protection de rondelle dans les 1-contre-1 et aussi de décocher un lancer vif et sec. Une série de blessures (cheville, aine et genou) ont affecté sa dernière année, mais il s’est imposé au niveau universitaire depuis qu’il est revenu au jeu cette saison. Lorsqu’il est en marche, il est difficile à arrêter. Quand il est dans son élément, Struble apporte beaucoup défensivement, en particulier lors des batailles le long des bandes et par son jeu robuste (quoique j’aimerais qu’il soit plus discipliné). Il lui arrive encore d’essayer d’en faire trop. Il doit ralentir plutôt que de se fier uniquement à son instinct, mais il possède beaucoup d’aptitudes dignes des rangs professionnels.
10. Cam Hillis, centre, 20 ans (Rocket de Laval/Storm de Guelph)
Hillis est l’un des joueurs que j’ai le plus aimé regarder jouer dans la OHL l’an dernier à cause de son habileté à transporter la rondelle et à faire des jeux à travers la circulation. En zone offensive, il y a de la facilité, et même de la légèreté, dans son jeu. Il est doté de mains souples, il est rapide et agile sur ses patins, et il a la capacité de faire bouger ses pieds et son corps à l’unisson pour réussir des passes ou trouver des solutions sous pression. Parmi les joueurs nés en 2000, Hillis a toujours été l’un des plus habiles passeurs et manieurs de rondelle. Il mise sur des feintes et des hésitations trompeuses, et sa touche lui permet de jouer avec beaucoup de finesse (du coup droit comme du revers). Mais, malgré sa vitesse supérieure, son frêle gabarit a légèrement ralenti son développement au niveau junior, et la même chose se produira sans doute chez les pros, où Hillis pourrait avoir de la difficulté à marquer et à se rendre dans l’enclave. C’est risqué de faire des projections pour lui, mais Hillis rend ses compagnons de trio meilleurs et il aura toujours du potentiel en avantage numérique.
11. Ryan Poehling, centre, 22 ans (Rocket de Laval)
On n’a plus vraiment l’impression que Poehling est un espoir. Même s’il a eu 22 ans il y a un mois, je ne crois pas qu’il lui reste tellement de marge pour devenir plus que ce qu’il est à ce moment-ci de sa carrière, c’est-à-dire un attaquant de soutien qui se replie profondément en zone défensive, qui appuie efficacement ses compagnons de trio en attaque, qui possède un gabarit et un coup de patin dignes de la LNH et qui peut jouer en désavantage. Il a des habiletés qui ressortent lorsque la rondelle circule en zone offensive et c’est un bon fabricant de jeu, mais il n’est pas un marqueur et il n’est pas tellement créatif avec la rondelle, ce qui limite sa capacité à faire plus que les jeux simples.
12. Josh Brook, défenseur droitier, 21 ans (Rocket de Laval /Pinguine de Krefeld)
Brook a plus à offrir offensivement que ce qu’il a montré au cours de sa saison de recrue dans la LAH l’an dernier. C’est un défenseur droitier de 6’1’’ au coup de patin fluide (et assez puissant) qui est à son meilleur quand il freine la contre-attaque adverse en zone centrale et qu’il reste en mouvement pour appuyer l’offensive. Il n’aurait même pas besoin d’initier la relance ou de se montrer agressif, je voudrais seulement le voir se servir un peu plus de son coup de patin. L’an dernier, j’ai trouvé qu’il peinait à suivre le cadence du jeu – et non pas la vitesse du jeu – et il lui arrivait parfois d’oublier de couvrir son homme ou de précipiter ses jeux. Je comprends pourquoi il était un peu plus passif dans la structure de jeu du Rocket qu’il ne l’était chez les juniors, mais quand il se laisse aller davantage, je vois en lui un défenseur polyvalent plus efficace qui pourrait devenir un bon joueur de troisième duo. Rappelons-nous qu’il n’en est qu’à la deuxième année de son contrat d’entrée. Cela enlève un peu de la pression ajoutée par la saison écourtée.
13. Gianni Fairbrother, défenseur gaucher, 20 ans (Rocket de Laval/Silvertips d’Everett)
Au cours de deux de ses trois saisons dans la WHL, Fairbrother a subi quelques blessures dont une survenue lors d’une bagarre contre l’espoir des Islanders Reece Newkirk, l’an dernier. Il a sans doute profité de sa très longue pause pour se reposer, guérir et s’entraîner. C’est un athlète impressionnant qui possède un bon instinct défensif et qui porte attention aux détails. Il a un style d’une autre époque et suffisamment d’habiletés offensives pour viser un rôle de profondeur. Dommage que le début de saison de la WHL ait été repoussé aussi longtemps, car malgré le fait que Fairbrother soit l’un des joueurs juniors les plus âgés, il aurait bénéficié de millage additionnel pour rebâtir sa confiance. Il possède des outils dignes de la LNH, mais il y a aussi parfois un aspect bâclé à son jeu (avec et sans la rondelle). Il devra corriger cela s’il souhaite avoir une carrière qui le mènera au-delà de la LAH.
14. Luke Tuch, ailier gauche, 18 ans (Université de Boston)
Tuch s’est tout de suite intégré à l’Université de Boston, se greffant au deuxième trio, mené par l’espoir des Red Wings Robert Mastrosimone.
Tuch a un style robuste et agressif sur la rondelle, mais il a aussi des habiletés qui lui permettent de récupérer les rondelles, de soutenir ses coéquipiers, de jouer le passe-et-va avec ses compagnons de trio plus talentueux et de passer ses présences sur la patinoire à batailler le long des bandes en zone offensive. Il est efficace lorsqu’il attaque le filet et il possède d’étonnantes habiletés pour réaliser des jeux dans les petits espaces autour du but. Je ne suis toutefois pas emballé par ses aptitudes. Il n’a probablement pas le potentiel pour devenir plus qu’un joueur de profondeur au niveau supérieur, mais il a des habiletés dignes des pros et il s’impose au niveau universitaire plus vite que je ne l’aurais cru.
15. Rhett Pitlick, ailier gauche, 19 ans (Lumberjacks de Muskegon/Storm de Tri-City)
Après s’être blessé tôt dans la saison, Pitlick a connu un lent début. Puis, mécontent de son utilisation avec les Lumberjacks, il a demandé à être échangé. Depuis qu’il s’est joint au Storm, il est redevenu lui-même, soit l’un des joueurs les plus dynamiques de la ligue. Très rapide, Pitlick peut s’éloigner de ses couvreurs et sa foulée légère lui permet voler sur la patinoire, de traverser les espaces libres ou de passer dans la circulation en conservant la rondelle pour déchirer les défensives adverses. Il peut retarder ses jeux, trouver des lignes de passe, changer de rythme ou de direction, puis envoyer des lasers à travers la circulation avec une remarquable touche (de son côté fort ou du revers). Il n’est pas le plus gros et il lui arrive d’avoir l’air nonchalant quand il n’est pas en possession de la rondelle. Cela dit, son passage à l’université devrait lui donner le temps de comprendre certaines choses. Il a le talent nécessaire pour décrocher un contrat d’entrée après son séjour universitaire.
16. Jesse Ylönen, ailier droit/ailier gauche, 21 ans (Pelicans/Rocket de Laval)
Ylönen a connu une excellente saison après avoir été repêché et il a été très bon au Championnat Mondial junior de 2018-2019. Il est passé d’espoir intrigant pouvant viser le milieu de la formation chez les pros à peut-être mieux que cela, puis sa progression a ralenti, au point où l’on s’interroge quant à son potentiel. Cette saison, avec les Pelicans – une équipe qui se maintenait près du sommet du classement de la Liiga – Ylönen jouait tout juste un peu plus de 14 minutes par match (bon pour le neuvième rang de son équipe) et peinait à amasser des points avant de retourner dans le giron du Rocket. Ylönen est un patineur remarquable qui gagne beaucoup de courses pour la rondelle. Il est fiable en repli défensif et il utilise ses pieds pour s’incruster entre ses adversaires et le disque. Il tient son bâton assez haut pour manier le disque avec facilité et il le protège efficacement en le gardant loin de son corps lorsqu’il se déplace en ligne droite. Mais sa prise haute limite sa manipulation de rondelle près du corps lors de mouvements latéraux rapides ainsi que la capacité à générer des lancers puissants. J’apprécie vraiment le style d’Ylönen en zone centrale, où il se sert de sa vitesse pour gagner la zone adverse, même si j’aimerais qu’il passe un peu plus souvent par le centre de la patinoire. Son style est très certainement bizarre, mais Ylönen a beaucoup à offrir. Il y a peut-être encore un attaquant polyvalent de troisième trio qui sommeille en lui, mais il pourrait aussi bien rester coincé entre deux ligues.
17. Rafaël Harvey-Pinard, ailier gauche, 22 ans (Rocket de Laval)
Harvey-Pinard a été capitaine d’une deuxième équipe dans la LHJMQ, l’an dernier, lors de sa seule saison à Chicoutimi en tant que joueur de 20 ans. J’imagine que l’annulation de la saison a représenté une plus grosse déception pour lui que pour la plupart des autres, parce que ç’a mis fin abruptement à sa carrière junior et l’a empêché de tenter de remporter une deuxième Coupe Memorial de suite, lui qui avait gagné le tournoi l’année précédente avec Rouyn-Noranda. Même si Harvey-Pinard mesure 5’9 et qu’il n’a jamais eu le genre de production de 90 ou 100 points par année qui nous permettrait de faire une projection dans la LNH pour un joueur de son gabarit, il y a beaucoup de bon dans le style de jeu polyvalent qu’il pratique. Il était l’un des meilleurs joueurs défensifs de la LHJMQ et devrait être un homme de confiance en désavantage dans la LAH. En zone offensive, il attaque par le centre. Il a un lancer et des mains dignes des professionnels et des habiletés de fabricant de jeu respectables, même s’il n’est pas particulièrement créatif pour un joueur de sa taille. Son jeu en échec-avant et son style énergique devraient bien le servir. Il se rendra aussi loin que ses habiletés le lui permettront. Il ne sera probablement jamais plus qu’un joueur d’utilité qui peut contribuer en attaque, mais il devra d’abord faire ses preuves dans la LAH afin de mériter sa chance.
18. Brett Stapley, centre, 21 ans (Université de Denver)
Stapley en est maintenant à son année junior à l’université et il a été plus lent à se mettre en marche cette saison, et voilà qu’il n’a pas joué les trois dernières rencontres de son équipe. Il est un petit fabricant de jeu qui joue rapidement et qui pratique un échec-avant fougueux. Ses croisés lui permettent de générer une bonne vitesse. Il devrait jouer ses quatre saisons à l’université avant de passer chez les professionnels, mais il est travaillant et il sait créer des jeux pour ses coéquipiers. J’aimerais le voir tirer davantage.
19. Jacob Olofsson, centre, 20 ans (Skellefteå AIK/Timrå IK)
Olofsson s’est blessé à l’épaule pour la deuxième saison de suite l’an dernier. Il a raté la seconde moitié de la saison après avoir été opéré, et il avait l’air perdu cette année au début de la campagne dans la SHL avant d’être envoyé un niveau plus bas dans l’Allsvenskan dans l’espoir de remettre le compteur à zéro. L’inquiétude concernant Olofsson, c’était qu’il ait gravi les échelons trop rapidement, lui qui a fait ses débuts chez les pros à 16 ans. Cela pourrait avoir nui au développement de certaines habiletés offensives qui viennent habituellement avec la pratique chez les juniors. Il aura bientôt 21 ans et il est maintenant perçu comme un attaquant polyvalent au gabarit digne des pros qui possède de bons instincts défensifs, une bonne vitesse et des habiletés offensives légèrement au-dessus de la moyenne. La mauvaise nouvelle, c’est que les blessures ont peut-être un peu trop ralenti sa progression. La bonne nouvelle, c’est qu’il possède des attributs de hockeyeur professionnel et qu’il a amassé sept points à ses sept dernières parties en deuxième division.
20. Blake Biondi, centre/ailier gauche, 18 ans (Université Minnesota-Duluth)
On se doutait que cette saison serait une année perdue pour Biondi, car il faisait presque directement le saut de l’école secondaire à l’université, n’ayant disputé que quelques rencontres dans la USHL entre les deux, le tout en tant que joueur né tard en avril 2002. Considérant le fait qu’il n’a jamais vraiment eu l’air à son aise lors des matchs qu’il a disputés dans la USHL, lors de ses séjours avec le Programme de développement américain ou sur la scène internationale au tournoi Hlinka-Gretzky, je crois qu’une année dans la USHL lui aurait été bénéfique. Toutefois, il n’a pas l’air dépassé au sein du quatrième trio de UMD, et il possède la force et les habiletés pour devenir un bon marqueur au niveau universitaire à long terme s’il peut apprendre à jouer avec un peu plus de rythme, à améliorer sa forme physique et à gagner de la vitesse.
Les catégories
Tous mes classements de bassins d’espoirs sont séparés en catégories pour chaque équipe. Cela permet de mieux évaluer la différence de talent entre les joueurs (l’écart est parfois très petit et parfois important).
Chez le Canadien, les catégories révèlent que le bassin d’espoirs du club est particulièrement bien garni en défenseurs gauchers. En effet, il y en a six qui peuvent prétendre à un poste dans la LNH (si trois d’entre eux y parviennent, le côté gauche de la défensive montréalaise se portera bien !). Mais on y trouve de tout, dont un espoir de qualité devant le filet et des attaquants à toutes les positions.
Au sein de la catégorie 2, après Romanov au deuxième rang, les joueurs sont assez interchangeables selon moi.